Y a-t-il un lien entre la viande rouge et le cancer du côlon ?

Le ‘World Cancer Research Fund’ (WCRF) (Fonds mondial de recherche contre le cancer) a découvert en 2011 un lien entre une grande consommation de viande rouge, et aussi surtout de charcuteries, et le cancer colorectal. Ces trouvailles sont également abordées dans un avis du Conseil Supérieur de la Santé datant du 4 décembre 2013. Le ‘International Agency for Research on Cancer’ (IARC) (Centre international de recherche sur le cancer, faisant partie de l’Organisation Mondiale de la Santé) a publié en octobre 2015 ses résultats scientifiques concernant la consommation de viande et le cancer. Le Centre en a conclu qu’il existe probablement une association positive entre le cancer et la viande rouge. Elle a cependant trouvé plus de preuves quant à l’effet cancérigène de la viande transformée, telle que la charcuterie. Le risque individuel reste minime, mais augmente à mesure de l’augmentation de la consommation de viande et de charcuterie. Le risque de développer un cancer du côlon est en moyenne d’environ 4,5 %. Ce risque augmente à environ 5 % si l’on mange 100 g de viande rouge ou 50 g de viande transformée en plus par jour. Alors que le risque passe de 3 % à 30 % en fumant par exemple.

S’appuyant sur les rapports concernant la viande et le cancer, les chercheurs et nutritionnistes mettent en garde contre les messages alarmistes inutiles. Ils affirment que ces résultats ne veulent pas dire que l’on ne peut plus manger de viande. Au contraire, ils insistent sur le fait que la viande est une source précieuse de protéines, de fer, de zinc et de vitamine B12, notamment. Il n’est donc pas nécessaire de supprimer la viande de son alimentation, mais de la consommer de manière consciente. En outre, d’autres aspects peuvent jouer un rôle dans l’apparition du cancer du côlon : le surpoids, la cigarette, l’alcool, le manque d’activité physique et une mauvaise alimentation (par ex. trop peu de fruits, de légumes, de céréales complètes et de produits laitiers et trop de viande). La prédisposition génétique joue aussi un rôle. C’est le style de vie et le régime alimentaire dans leur ensemble qui sont déterminants et non pas un aliment en tout ou partie.

Il est conseillé de ne pas consommer plus de 500 g de viande rouge fraiche par semaine dans le cadre d’une alimentation saine et de limiter la viande transformée. Il ressort du sondage sur la consommation alimentaire belge de 2014 que le Belge moyen mange 111 g de viande et de préparations à base de viande par jour, dont 48 g de viande fraiche (ce qui équivaut à 336 g par semaine) et 63 g de préparations à base de viande, tels que de la charcuterie, des hamburgers et des saucisses.

La raison précise et le potentiel mécanisme sous-jacent ne sont pas encore tout à fait clairs à ce jour. La manière dont la viande est préparée peut jouer un rôle. Faire cuire de la viande trop longtemps à trop haute température peut engendrer la formation de substances cancérigènes comme des amines hétérocycliques et des hydrocarbures aromatiques polycycliques. Une grande ingestion de fer héminique et la formation de composés N-nitroso et de produits engendrant l’oxydation des graisses, surtout dans les charcuteries préparées, peuvent aussi jouer un rôle. Il est donc utile d’effectuer d’autres recherches à ce sujet.

Sources :

  • World Cancer Research Fund. www.wcrf.org > Research we fund > Continuous Update Project findings & reports
  • World Cancer Research Fund. www.wcrf.org > Research we fund > Our Cancer Prevention Recommendations
  • Conseil Supérieur de la Santé. Viande rouge, charcuterie à base de viande rouge et prévention du cancer colorectal. Avis nr. 8858, 4 december 2013 - www.css-hgr.be 
  • International Agency for Research on Cancer (IARC). Carcinogenicity of consumption of red and processed meat. The Lancet Oncology, October 26,  2015 – http://www.iarc.fr/en/media-centre/pr/2015/pdfs/pr240_E.pdf
  • Vlaams Instituut Gezond Leven - www.gezondleven.be
  • Lebacq T. Viande, poisson, œufs et substituts. Dans : Bel S, Tafforeau J (éd.). Enquête de consommation alimentaire 2014-2015. Rapport 4. WIV-ISP, Bruxelles, 2016.– https://fcs.wiv-isp.be/fr/SitePages/Accueil.aspx

 

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